Sapere aude (ose exercer la raison)

De ce fait, ne te dresse jamais au-dessus de ton prochain et n'adopte jamais l'opinion erronée que tu es l'homme le plus important et le plus instruit de ce monde, car, en vérité, il y a des hommes qui, à cet égard, sont loin au-dessus de toi, parce que, pour certains éléments de travail,, de la connaissance, du pouvoir et de l'action, ils sont plus importants que toi. Mais n'en sois pas troublé, car c'est là le véritable cours des choses et de l'évolution. C'est pourquoi, on ne peut que te conseiller et te faire comprendre de te donner tant de peine dans toutes les choses de la vie et du progrès, que tu avances aussi pour, un jour, également atteindre le niveau de ceux qui, pour une raison ou une autre, sont encore au-dessus de toi, au point de vue de l'importance. Mais sois toujours conscient que les autres, aussi, ne s'arrêtent pas dans leur progression, mais aspirent également, sans cesse, à des valeurs supérieures, de sorte qu'ils deviendront aussi plus importants, et surtout plus en avance que toi-même, lorsque tu auras atteint le minimum auquel tu as aspiré. Mais dans tes efforts et aspirations, sois pourtant prévenu que tu dois faire preuve de prudence et ce, dans toutes tes pensées, sensations et actions, car le monde grouille de malhonnêteté et de gens qui se livrent à des pratiques criminelles, à des tromperies et à toutes sortes d'autres agissements condamnables, pour te matraquer et te vider comme une oie de Noël. Mais cela ne doit jamais être un motif pour toi pour te fermer à la valeur de l'honnêteté et pour agir de la même manière que ceux qui te trompent brutalement. Sois toujours conscient de la grande valeur des vertus, et agis comme un grand nombre de tes semblables, qui aspirent à des idéaux élevés et qui mènent une vie empreinte d'un héroïsme silencieux. Aussi, porte toujours honnêtement et dignement le fardeau de la vie, peu importe que ce dernier soit rempli de joies ou de souffrances. Honore cependant aussi ta vieillesse qui approche et confère lui la grâce que tu as donnée à ta vie, durant la jeunesse. Respecte aussi ton corps et donne, à lui aussi, la dignité nécessaire pour le reconnaître et l'apprécier comme il t'a été donné, sans le maltraiter dans une manie d'embellissement, par égoïsme et pour des raisons illusoires. Mais prends garde, aussi, à la force de ta conscience, ainsi qu'à tes pensées et sentiments, afin que tu sois en état de supporter un malheur soudain, un deuil ou une perte, et que tu ne t'effondres pas.Sois sans cesse clair et raisonnable dans tes pensées et ne laisse entrer aucune pensée de solitude ou de lassitude en toi, car il en résulte toujours de nouvelles peurs, ainsi que tristesse et détresse. Exerce et cultive ainsi, sans cesse envers toi-même, une salutaire discipline intentionnelle et sois, à cet égard, toujours aimable, ainsi qu'affectueux et digne, envers toi-même.